14 mai au 14 juin - Muriel Dorembus / Claude Francheteau

Peinture

Muriel Dorembus 

Il me faudra trente ans pour entrer dans la représentation des idées par la couleur et la matière. Peindre est cet acte métaphorique extrême qui rassemble toutes les formes de langage, inscrit du vivant à tous les indicatifs et me permet de passer du non-dit au lieu-dit. Depuis ce passage, la peinture est le lieu où je vis et travaille.Nourrie par la parole et l’écrit, fascinée par la puissance évocatrice des mots et par la vibration énigmatique des corps, chercheuse de sens, de sons, de liens, j’ai longtemps ignoré la forme et refusé toute association visuelle.

Muriel Dorembus 

Le corps : traversée de mes grands paysages

Abstrait, multiple et hors champ d'un paysage, le corps humain est sans cesse présent.

Il prend l'eau, l’air, un peu de couleur et beaucoup de matière : il prend le temps.

Groupes anonymes, silhouettes incertaines, visages effacés, individus sans identité et sans perspective formelle pour les soutenir. La figure humaine livre son propre combat :

celui d’exister dedans/dehors par touches répétitives, dans l’ombre, la nuance et le dégradé des blancs ;

celui de puiser dans sa propre lumière et par le vide sa faculté de mouvement.

J'esquisse, comme une éternelle rétrospective, les contours d'un corps changeant, inlassablement travaillé au doigt, au pinceau ou au couteau.

Le paysage : traversée de mes multiples visages

Avec le paysage, une ligne de partage horizontale haut/bas se construit.

Ici le rêve et le réel s’alimentent l’un l’autre et se heurtent à leurs propres frontières, la couleur et les éléments s’apprivoisent pour se fondre dans l’espace. La terre s’imprègne d’eau, l’eau se gonfle d’air et le souffle du vent se suspend comme pour mieux répondre à une représentation de panoramas invariablement introspectifs.

/Muriel Dorembus

 

 

Claude Francheteau 

"Affranchis de mobilité et de vagabondages, les perspectives originales de ses ciels et ses paysages couvrent la toile de douceur et de sérénité. Dans une pâte lisse ou musclée, l’artiste est là : inattendu, tendre ou fougueux, réaliste ou poète. Mais au fond de ses fonds et au cœur de ses toiles, l’impalpable, l’humeur, le sentiment passe et s’impose qui nous retient et nous fera peut-être retourner sur ses pas."

/Hélène POISOT Artéva Septembre 2009.

"...Bien qu’il s’épanouisse artistiquement à se perdre dans les nuages, Claude Francheteau ne pourrait pas se cantonner à peindre seulement « cette immensité qui nous surplombe bellement », il a besoin d’avoir les pieds sur terre. Au-delà de la beauté universelle de son sujet de prédilection, c’est le rapport du toit d’azur avec notre univers de terriens qui l’intéresse. Un ciel sans sa terre ne rendrait pas compte de son immensité. Ainsi dans la plupart de ses tableaux, un bout de paysage ou d’immeuble perdu dans les nuances pastels fait le lien avec l’Humanité....Ses toiles inspirent la quiétude, la solitude, le romantisme aussi..."

/Lucie Etchebers Pulsomatic Janvier 2013

.

"... Une ligne d'horizon sombre, constituée de quelques éléments figuratifs, situés dans la partie inférieure de chaque toile, précise discrètement le lieu. Puis un vaste espace, occupant près des trois quarts de la toile s'épanouit dans un parcours immobile pour le regardeur. En résonance avec les paysages des peintres hollandais ou ceux de John Constable, la représentation du ciel, incommensurable par nature, suggère que l'espace se développe verticalement et latéralement.
Des masses crémeuses, presque palpables, céruléennes ou ombrées, très denses, s'équilibrent avec des myriades de reflets, de teintes lumineuses et de nuances tonales variant à l'infini, inquiétantes ou sereines. Si l'on regarde un détail de chaque espace pictural , à l'aide d'une loupe ou d'un zoom photographique, on passe du côté de l'abstraction et des énigmes fractales. Le spectateur en oublierait presque qu'il s'agit d'une toile. C'est une portion de l'univers que l'on a devant soi et que l'on contemple sans fin. Une véritable gageure pour le peintre Claude Francheteau qui met entièrement son art au service de la complexité chromatique des paysages et des émotions qu'ils suscitent…."

/Cécile Faver Presse-Océan 29-03-2005

"Si le domaine de l'art n'est pas celui de la liberté complète, de la découverte, et pourquoi pas même de l'errance, où la trouvera-t-on alors?»
Né à Nantes au début des années 70, Claude Francheteau s'intéresse tôt à l'art. Il s’abîme très vite dans la magie des images et se délecte de les voir naître sous ses doigts. C’est une évidence pour l’enfant qu’il est et ses études artistiques conforteront ses choix. Amoureux inconditionnel de la peinture, il se dit un tout composé d’histoire de l’art, d’expériences et de questions. Parfois léger et parfois sérieux. Avec des capacités et des envies qui varient, il ne semble pas pouvoir faire autrement que laisser transparaître ces variations. Pour échapper à la définition?
Depuis 2004 Claude Francheteau s’est lancé dans le ciel. Enfin un univers sans limite, à peindre indéfiniment. Ciels de villes, de campagnes, ciels des matins industrieux ou des crépuscules paysans, l’azur lui inspire des fenêtres absolues, des percées nécessaires à ceux qui ne lèvent pas assez le nez. Il n’en n’est toujours pas redescendu.
Chanceux peintre qui est déjà au ciel de son vivant."

/Carl de Chateauneuf Variété Juin 2013