« À l’Ouest » Grégoire Hespel

Grégoire Hespel, né en 1961 à Paris, a été élève à l’école nationale supérieure
des arts décoratifs dont il obtient le diplôme en 1986. Depuis 2003, Grégoire
Hespel est l’un des artistes exposés régulièrement par la galerie Prodromus
à Paris (expositions personnelles en 2003, 2005, 2008, 2010) et sur les foires
d’art contemporain (St’Art à Strasbourg, 2006). En 2010, la ville de Guingamp
en Bretagne a consacré une importante rétrospective à Grégoire Hespel.
Depuis 2008, à l’occasion d’une édition de lithographies pour Prodromus, il
travaille régulièrement à l’atelier À Fleur de pierre à Paris, aux côtés d’artistes
comme Jean-Baptiste Sécheret, Philippe Ségeral, Jens Jensen, Mark
Brusse, Harald Wolff, Jeroen Hermkens.

« Grégoire Hespel est un curieux marin, un marin de la rive. Il arpente la côte,
la photographie au besoin, la dessine, la croque, puis la restitue, la transforme,
la magnifie par son art. La Bretagne de Keremma – étrange polder utopique conçu
au xixe siècle par Louis Rousseau –, les montagnes d’Écosse ou les bois sombres
de forêts imaginaires, voilà les sources d’inspiration du peintre. Néanmoins,
jamais il ne portraiture les lieux ; au plus l’initié reconnaîtra-t-il une chapelle
isolée (celle dédiée à Saint-Guvroc par exemple !), cet arbre, telle masure, une
épave peut-être… mais l’exercice paraît vain, tout comme celui qui consisterait
à tenter d’identifier dans telle tache mauve, jaune ou bleue, la bruyère, le genêt
ou le barbeau : à quoi bon ?

C’est dans l’atelier de Pantin que l’alchimie poétique s’opère. Cependant, par
pudeur sans doute, Grégoire Hespel évoque plus volontiers sa technique que
son art. La palette de l’artiste s’étale en strates colorées à même le sol de béton
brut, à côté de la toile encore vierge, choisie méticuleusement :
” C ’est une enduction deux couches grasses, dit-il, numéro 141. ”
Au commencement, le peintre réalise un dessin extrêmement minutieux puis
travaillant souvent dans le frais, il multiplie les couches, projette ces fameuses
taches colorées ” relativement aléatoires ” qui adoucissent la tonalité de
l’ensemble et lui donnent son étrangeté et sa lumière ; enfin il vernit à l’aide de
glacis teintés de cet oxyde jaune si caractéristique. Il obtient ainsi un ” flou précis ”,
sa ” manière d’aborder le territoire ”.Mais d’émotion, l’artiste ne parle pas. »
                             
                                                                                                                    / Extrait d’un texte de Christophe Morin,
                                                                                       maître de conférences, université de Tours

Exposition du 11 janvier au 10 février 2012
« À l’Ouest »

  • Pors Scarff I
    Pors Scarff I
    peinture à l’huile / 24 x 33 cm / 2010