«La gravure de Pierre Cambon est veloutée, chargée de grains, parfois de griffures, exacerbant les accidents de la matrice (ces imperfections par- ticipant à la beauté de l’œuvre), dans une heureuse correspondance, un fragile équilibre entre forme et fond. Equilibre qui rend sensible la dualité entre le ou et le net, le vivant et le mort, l’ombre et la lumière.»
Marie-Dominique Nivière, Conservatrice du Musée des Beaux Arts de la ville d’Agen
Diplômé en 1991 du BTS expression visuelle, images de communication, je m’installe comme graphiste indépendant en 1998 en Lot et Garonne. En 2005, je réenclenche une production personnelle par la gravure en taille douce, en intégrant l’atelier de l’école d’art de Villeneuve sur Lot. Fin 2007, j’installe mon atelier de gravure sur Agen où je participe à la fabrication de ma propre presse à taille douce.
En 2009, je suis sélectionné par la fondation Gravix pour son prix national, mon travail sera exposé à la Galerie Michèle Broutta à Paris.
Parallèlement débute mes premières recherches sur la technique de photogra- vure en taille douce que je vais découvrir et pratiquer en total autodidacte...
Dans un souci et surtout le plaisir de maîtriser toutes les étapes dans le procédé, toutes les éditions de mes héliogravures sont complètes ...
En 2013, à l’occasion de l’exposition reprenant trois années de recherches en hé- liogravure, j’anime des stages d’initiation de deux jours à cette technique, au Centre Iris pour la Photographie de Paris.
En septembre 2013, je reçois le premier prix du jury “Marcel Mambré” de la Biennale de l’estampe de Saint-Maur, avec la série “humanum est” (n°8).
En 2014, j’accompagne un groupe d’enfants (8-10 ans) autour d’un projet pédagogique sur la création d’un livre “Nature d’un euve”, permettant de les initier au land-art, à la photographie, ainsi qu’aux techniques d’impressions de taille douce et de typographie.
En 2015, le Musée des Beaux Arts de la ville d’Agen organise une exposition de mes travaux photogravés en dialogue avec le travail gravé d’Iris Miranda.
...C’est donc par la gravure que je suis revenu à la photographie que je pratiquais depuis mon adolescence. La photogravure avec photopolymère ou, ce que je nomme aussi héliogravure en faisant référence au principe de gravure en creux, propre à la taille douce, m’a permis de me réapproprier le process de fabrication de l’image, de retrouver son approche alchimique (le travail en laboratoire) et bien évidemment de conserver les plaisirs de la pratique en taille douce (préparation de la matrice, encrage, essuyage, passage sous presse) ...
«L’expression artistique de Pierre Cambon est multiple. Ses questionnements sont à la croisée des chemins et leurs matérialisations empruntent des chemins de traverses où photographie, gravure, dessin et chorégraphie multiplient les combinaisons pour se retrouver sur un même territoire : celui de l’équilibre. Il recherche un point de basculement entre intime et ostensible, une balance entre lumière interne et lueur externe, et devient le maître d’une danse entre grains d’argent et pigments. Au nal, une émanation matérielle de l’intériorité... »
Olivier Bourgouin (extrait du Dossier de Presse de l’exposition “Jeter l’encre”)